Thailande le continent
Après nos 26 heures de voyage depuis Koh Pha Ngan, nous nous accordons une petite pause à Bangkok, dans une guesthouse sympa et pas chère près de la gare. Le lendemain nous prenons un bus directon Sukhothai, 7 heures de trajet heureusement climatisé car il fait un peu chaud. À Sukhothai, nous logeons dans une charmante guesthouse pour le prix modique de 250 baths la nuit, soit 6,41 euros ! Les repas y sont en plus délicieux. Sukhotai vaut un arrêt car il s'y trouve un des plus beaux sites archéologiques de la Thaïlande, les vertiges de la première capitale du Siam. L'endroit, un ensemble de temples disséminés dans une large vallée entourée de collines boisées est magnifique (malgré le ciel gris) et très reposant. On s'y balade en vélo pendant une partie de la journée. 
Le lendemain, re-bus (5 heures ce coup-ci) pour Chang Mai, la deuxième ville de Thaïlande. Une ville sans cachet particulier si ce n'est un vieux quartier avec petites ruelles où nous logeons pendant tout notre séjour. Nous visitons les principaux temples de la ville qui sont tous plus surprenants les uns que les autres. Certains contiennent même des statues en cire des derniers maîtres boudhistes du temple : bluffant de réalisme !
Puis nous décidons de louer un véhicule afin de visiter la région : on ne le sait pas encore, mais c'est le début d'une série de galères avec les engins de loc. Je repère une grosse moto genre chopper à la Easy Rider, mais Emel émet des doutes quant à mes capacités à conduire le monstre … allez, va pour une jeep, c'est moins cher. Vous voyez la pochette de Tintin au Congo ? Même type d'engin. Ce qui fait qu'après un petit tour du centre-ville en essayant d'éviter de partir dans le décor à chaque virage, nous revenons au magasin et optons finalement pour la grosse moto avec des flammes sur le réservoir (Yeaaaah!). 
On s'aperçois assez vite (mais quand même trop tard) que le démarreur déconne et qu'il faudra pousser le pachyderme une fois sur deux. Sauf qu'avec tout ça il se fait tard et le parc des éléphants va fermer, MERDE ! Plus le temps de changer, on the road again et advienne que pourra. Après 30 min de route dans la jungle, nous essuyons (si on peut dire) une mega-averse et la moto décide de caler en pleine montée ... Nous voilà seuls into the wild, sous la pluie, à plusieurs bornes des p*tain d'éléphants et la bécane est en grève totale ! Vous voyez le tableau : le radeau de la méduse en Harley. Mais à force de pensée positive post-exaspération ultime, la moto redémarre et nous passons une après-midi de folie avec les éléphants qui, soit dit en passant, jouent au foot, peignent des tableaux, font des courbettes et j'en passe ! 
On se fait un copain éléphanteau trop mignon, du moins jusqu'au moment où il essaie de me bouffer l'épaule. Le lendemain on prend un scoot (qui marche, enfin qui roule normalement, ouf !) et on grimpe visiter un super temple sur la montagne surplombant la plaine : grandiose.
Puis c'est le départ pour Chiang Rai, dans le Nooooord !
Comme la pluspart des villes Thailandaises (enfin on a l'impression), Chiang Rai est moche. Cela dit, elle a le mérite de posséder de chouettes marchés, quelques beaux temples et surtout : c'est la porte vers le triangle d'or ! On loue donc un scooter (qui paraît être une valeur sûre) et partons à l'aventure vers la frontière birmane où, dit-on, les traffiquants d'opium se chamaillent parfois avec les forces armées des trois pays limitrophes. 
Là nous découvrons un peuple super gentil, vivant dans des villages en bambous perchés sur de vertes collines luxuriantes, entourés de rizières en terrasse et de plantations de thé (entre autre). Bref, c'est avec le sourire jusqu'aux oreilles que nous rentrons vers Chiang Rai par l'autoroute. C'est au moment où nous doublons un camion à 70 km/h que la chaine du scooter pète, en bloquant « légèrement » la roue arrière. La sensation me fait aussitôt penser à un poney qui avait essayé de me désarçonner quand j'était gamin ; houp-làààà ! (sauf que le poney avait réussi, lui) Arrêt d'urgence sur le bas côté … on se remet de notre double infarctus ... et on réussit par miracle à joindre le loueur et à lui expliquer où nous sommes (car voyez-vous, ils ne parlent pas anglais comme vous et moi). Une heure après, on nous livre un nouveau scooter et c'est reparti mon kiki : au bout de 5 mn, Emel me fait judicieusement remarquer que la nouvelle monture « vibre » drôlement quand même ! Ah bah oui : c'est le pneu arrière qui est crevé … la routine quoi. Mais à part ça c'est chouette, on est toujours vivants et on a vu plein de trucs super. Demain on part visiter Bangkok, avant notre grand retour ! (on essaiera les tuk-tuk, pour changer)
Contre toute attente, Bangkok est une ville assez agréable où l'on se déplace facilement, surtout en bateau. Quant aux tuk-tuk (une sorte de scooter-taxi à 3 roues) ils sont … comment dire … pittoresques ! C'est à ma connaissance le seul vehicule terrestre qui donne le mal de mer. Immitant à la perfection le mouvement d'un petit bateau par gros temps et forte houle, c'est simple : on a l'impression de chavirer en permanence. Sauf que là, la mer est en bitume ... Bref, pas toujours rassurant mais bien pratique, surtout quand le ciel vire soudain au gris anthracite et que l'hotel est à 1h de marche (si vous connaissez la douche écossaise, la version thailandaise n'est pas mal non plus !). Sinon on vadrouille toute la journée dans les rues de Bangkok, on bouffe du riz, on visite des musées, des temples magnifiques, on kiffe, déambulations dans les marchés aux fleurs, aux fruits et autres bondieuseries boudhistes, on rebouffe du riz, on marche, on se paume, on surchauffe, on prend une bonne bouffée de clim au burger king, on bouffe toujours du riz (on kiffe plus trop), le tout dans un agréable nuage de pollution et sous une chaleur d'enfer. On se demande comment font les Thai pour ne pas dégouliner, eux … Voilà, ce soir on rentre à la maison. Ca va faire tout drôle. On a pas vraiment hâte de reprendre le boulot mais on a vraiment très envie de vous voir, friends & family, vous nous avez manqué. A très bientôt !